Lettre aux 1275 signataires de l’appel POI contre le projet de réforme constitutionnelle, aux travailleurs et à la jeunesse de Montpellier

Publié le par POI Montpellier

Lettre aux 1275 signataires de l’appel POI contre le projet de réforme constitutionnelle, aux travailleurs et à la jeunesse de Montpellier :

 

Destruction des acquis ouvriers au nom du paiement de la dette :

« nous ne devons rien, nous ne paierons rien ! »

(slogan des milliers de manifestants Grecs à Athènes)

 

1275 travailleurs de Montpellier, jeunes, militants de toutes tendances ont contresigné l’appel lancé par le POI contre le projet de réforme constitutionnelle, qui voulait inscrire dans la constitution la réduction des déficits publics (donc le paiement de la dette).

 

Avec 48000 signatures nationalement dont 1275 à Montpellier, le POI a posé publiquement la question du combat contre ce projet. Les dirigeants des partis PS, PCF et PG ont sans cesse déclaré qu’ils partageaient l’objectif de cette réforme : l’obligation de « réduction des déficits publics ». Néanmoins (pour des raisons de stratégie électorale), ils ont annoncé qu’ils voteraient contre. Le gouvernement n'a pas soumis pour l'instant au vote cette réforme compte tenu de la résistance des travailleurs et jeunes, et de crainte d’essuyer une défaite politique au compte des marchés financiers. Pour autant les problèmes du paiement de la dette et de la réduction des déficits publics sont-ils réglés ?

 

Dirigeants de « gauche » et de droite :

consensus pour payer la dette et détruire les droits ouvriers !

 

De la droite à la « gauche », les principaux responsables politiques sont d’accord (chacun avec leurs nuances et leur langage) : il faut payer la dette, donc réduire les déficits publics.

En France, le gouvernement Sarkozy s’appuie sur un véritable consensus pour tailler dans les retraites1, jugez vous-même :

Didier Migaud, président PS de la Cour des comptes, exige du gouvernement Sarkozy qu’il « s'attaque maintenant au déficit “structurel” de la France, qui reste supérieur à la moyenne des autres pays de la zone euro » et propose au gouvernement « une augmentation temporaire de la CSG ou de la CRDS pour retrouver un équilibre des comptes sociaux » (Reuters, 22 juin)

Jérôme Cahuzac, président PS de la commission des finances de l’assemblée nationale, le 19 avril, au ministre de l’Economie, Christine Lagarde : « Je vous remercie, madame la ministre, d’avoir confirmé que la politique de suppression d’un poste de  fonctionnaire sur deux sera maintenue. »

Dans le programme du PS pour 2012 : « Combler les déficits publics… moderniser l’État – ces chantiers exigeront des efforts. Les Français le savent et y sont prêts, à condition que ces efforts soient équitablement répartis »

 

A L’université, à la SNCF, au CHU, dans l’enseignement, partout…

des conséquences désastreuses ! Où va-t-on ?

 

La réduction des déficits que proposent les dirigeants du PS... à la suite de la commission européenne et du FMI qui l'ont imposée aux travailleurs grecs, qu'est-ce que c'est concrètement ? Lors de l’AG du POI du 7 juillet, une discussion a eu lieu sur la traduction concrète de la « déduction des déficits publics » :

 


 A l’université Montpellier 2 : « Sur les universités, on apprend d'un côté que les dirigeants PS n'abrogeront pas la LRU s’ils parviennent au pouvoir en 2012, et de l’autre, les plans de privatisation Idex et campus, relayés localement par les élus du PS et du PC à la mairie, à la région et au département, organisent des montages pour masquer la réduction des budgets des universités. Résultat immédiat : des dizaines de CDD ne seront pas renouvelés à la rentrée dans les services universitaires ! Les militants ouvriers sur les universités devraient discuter de la nécessaire indépendance face à ces plans destructeurs, contre la pénurie budgétaire, pour le maintien des personnels contractuels en poste en vue de leur titularisation. »  (un syndicaliste)

 

Au CHU : « Au CHU, la réduction des déficits publics, c'est par exemple la privatisation du service d'hémodialyse. C'est Ph. Domy, directeur du CHU qui déclare dans midi libre: « Il y aura des départs en retraite non remplacés et une gestion approfondie des mutations ». Cela veut dire concrètement : encore moins de personnels,  des heures supplémentaires non payées, non récupérables, des plannings de travail ajustables avec des va et vient de personnels au jour le jour en fonction des manques, d'un service à l'autre etc... Au final une sécurité des soins de plus en plus menacée pour les patients et une destruction organisée du service public hospitalier. C'est une véritable provocation vis à vis des personnels. Comment Mr Domy pourrait-il avancer cela s'il n'y avait pas  un  véritable consensus sur la réduction de moyens dans le  comité de surveillance du CHU où siègent les élus PS de la région, de la mairie, du conseil général ? Il revient aux organisations du mouvement ouvrier d'organiser le combat en totale indépendance vis à vis de ce consensus. » (une infirmière) 

 

A la SNCF : « Le gouvernement a demandé au sénateur UMP Grignon un rapport pour permettre l’ouverture au privé du transport ferroviaire régional (TER). Déjà des responsables locaux du PS (comme Navarro) ont annoncé leur accord pour cette ouverture. Et pour arriver à faire passer ce qui est contenu dans ce rapport, le gouvernement, par l’intermédiaire de son ministre Nathalie Kosciusko-Morizet a décidé d’organiser des « assises du rail » en septembre. Les cheminots par le passé ont démontré leur capacité à se battre avec leurs organisations. Ils ne doivent pas tomber dans ce piège d’un grand débat avec ceux qui veulent privatiser la SNCF. Réaffirmer l’unité des cheminots et de leurs organisations pour le maintien du statut national de cheminot, la renationalisation de la SNCF et de toutes ses filiales : n’est-ce  pas la meilleure façon d’engager le combat pour avoir un service public performant, et voyager en toute sécurité ? » (un cheminot)

 

Dans les lycées et collèges : « 16 000 postes ont été supprimés en 2011, 50 000 ces trois dernières années. Les conséquences sont dramatiques : des élèves en situation de handicap qui n’ont pas de place dans les institutions adaptées, des classes de maternelle qui comptent plus de 30 élèves, plus de 1800 élèves de 3ème sans affectation en 2nde ou CAP dans le département, 36 élèves dans les classes de seconde… Les inspecteurs d’académie répondent qu’ils ne peuvent rien, que la dette est le premier poste des dépenses de l’Etat aujourd’hui. Ce n’est pas le point de vue des personnels et des parents d’élèves qui depuis 6 mois demandent le maintien des postes et des classes. Mais ils se heurtent à l'absence d'unité de toutes les organisations pour la restitution des 16 000 postes et pour la grève, à la place des journées d'action inefficaces et sans mot d'ordre clair. Ce qui a fait défaut jusqu’ici, c’est l’appel à l’action unie pour l’annulation des suppressions de postes (que ne revendique toujours pas l’appel à la grève du... 27 septembre). Il faut chercher à nous regrouper pour rompre ce consensus qui s'oppose aux revendications. » (une enseignante)

 

 

 

Le POI propose aux travailleurs, à la jeunesse : organisons-nous contre le consensus !

Préparons ensemble la prochaine étape du combat pour la défense des acquis menacés !

 

Dans cette situation où toute la population est touchée d’une manière ou d’une autre par la « réduction des déficits publics » et le paiement de la dette que l’on nous présente comme inéluctable, le POI appelle l’ensemble des signataires à s’organiser. Le combat est devant nous, il faut une force politique organisée pour stopper cette politique de destruction des acquis ouvriers, républicains, bref les acquis de la civilisation. Le POI, qui combat pour une assemblée constituante souveraine et la rupture avec l’Union européenne, veut aider à organiser ceux qui cherchent les voies de l’indépendance.

 

Aux signataires de l’appel, aux travailleurs,

nous proposons de prendre contact avec le POI pour immédiatement :

 

- rejoindre les comités d’action politique que nous avons commencé à mettre en place (sur les universités, sur le CHU, à la SNCF, chez les enseignants…)

-préparer la conférence appelée par des militants ouvriers en octobre 2011, posant la question centrale de refus de l’accompagnement des plans de l’Union européenne et du FMI par le mouvement ouvrier ;

- chaque semaine pendant l’été, Informations Ouvrières donnera une analyse de classe de la situation ; ce journal a besoin d’abonnements pour exister : abonnez-vous auprès des militants du POI.

   

Prenez contact avec le POI !

 

[1] 1er JUILLET : entrée en application de la réforme Fillon sur les retraites; 6 JUILLET : annonce prévue par le COR d’un allongement de la durée de cotisation…

Publié dans Vie du POI

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